Le cholestérol est notre ami (2e partie)

Pour vous aidez a mieux investir dans votre santé

Comprendre vos chiffres de cholestérol

Le profile lipidique réalisé couramment aujourd’hui liste les éléments suivants : Cholestérol total, Low Density Lipoprotein (LDL), High Density Lipoprotein (HDL), Les Triglycérides, Very Low Density Cholesterol (VLDL). Les valeurs limites utilisées en clinique de nos jours proviennent des directives de 2004. Elles recommandent de mettre les patients sous traitement (à base de statins) si le cholestérol total dépasse 200mg/dl. Ces directives ont été abandonnées dans la proposition de directives de 2013, parce que le cholestérol total ne permet pas de prédire les maladies cardiovasculaires. Cependant, elles continuent d’être utilisées comme « standard de soins » aux États-Unis d’Amérique et en Haïti.

Il convient de noter en passant qu’il n’y a pas de bon ou mauvais cholestérol. Il n’y a qu’un seul cholestérol. Comme il est une molécule de graisse, insoluble dans l’eau, il a besoin d’un véhicule pour circuler dans le sang et une molécule de protéine joue ce rôle; d’où le nom de lipoprotéine. Les avancées technologiques des dernières années permettent les praticiens en médecine fonctionnelle aux USA d’obtenir de meilleurs examens de laboratoire pour estimer le risque de maladies cardiovasculaires. Ce qui a sans doute porté le cardiologue Stephen Sinatra à considérer le profile lipidique susmentionné comme un test de l’antiquité (dynausaure test). Avant de parler des nouveaux tests, voyons quelles leçons nous pouvons tirer du profile lipidique actuel.

Le cholestérol total n’est pas un bon prédicteur des maladies cardiovasculaires et ne devrait être considéré dans la prise de décision selon certains experts. Deux rapports (ratios) méritent d’être considérés :
Cholestérol total/HDL : la valeur désirée devrait avoisiner 3 Triglycérides/HDL : la valeur désirée devrait être < ou = à 1

Le dénominateur de ces deux rapports est le HDL qui transporte l’excès de LDL du lit sanguin vers le foie pour être recyclé. On pense qu’il protège le cœur quand son taux est supérieur ou égal à 60. Il convient de noter que le taux de triglycérides est considéré comme un facteur de risque indépendant de maladies cardiovasculaires.

De nouveaux tests permettent aujourd’hui de dénombrer les particules de cholestérol et de mesurer leur taille. Il en résulte que le « mauvais cholestérol » n’est pas aussi mauvais qu’on le pense et le « bon cholestérol » peut n’être pas aussi bon qu’on le pense. Le tableau suivant (Drs Bowden et Sinatra) résume la comparaison entre deux écoles quant à la façon de considérer le cholestérol.

Ancienne école

HDL : Bon cholestérol. Protège le cœur quand son taux est > ou = à 60.
LDL : mauvais cholestérol parce qu’il forme les plaques sur la paroi des artères causant les maladies cardiovasculaires. Son taux devrait être maintenu bas, jusqu’à moins de 70mg/dl pour ceux ayant un risque élevé de maladies cardiovasculaires.
Lp(a) : On n’en tient pas compte dans les tests de routine.
Mesure cholestérol : Total, HDL, LDL
Conseil diététiques : manger moins de 300 mg de cholestérol par jour et limiter les graisses saturées à moins de 10% de calories
Taux de cholestérol élevé : important facteur de risque des maladies cardiovasculaires

Nouvelle école

Rôle cardio-protecteur remis en question (NIH AIM-HIGH, 2011). Deux sous-types. HDL-2 est de grande dimension et serait anti-inflammatoire ; HDL-3 est de petite dimension et serait inflammatoire. Davantage d’études sont nécessaires pour une meilleure compréhension des rôles des sous-types de HDL
Il existe différents sous-types de LDL. LDL-A de grande dimension ne participe à la formation des plaques que s’il est oxydé. LDL-B, de petite dimension provoque l’artériosclérose.
Lp(a) : C’est le plus important des particules de cholestérol. Il est hautement inflammatoire et thrombogénique. Il est bien documenté que des taux élevés de LP(a) sont liés à des risques élevés de maladies cardiovasculaires.
Mesure le nombre et le type de particules de cholestérol.
Selon Dr William Castelli, Directeur de la fameuse étude longitudinale de Framingham, 1992 « Nous avons observé que ceux qui mangent le plus de cholestérol et le plus de graisse saturée et ont consommé le plus de calories, avaient le moins de poids et étaient plus actifs physiquement ». Le cholestérol alimentaire a peu d’effet sur le cholestérol sanguin. Environ 2/3 à ¾ du cholestérol sanguin est fabriqué par le foie.
Cholestérol est un acteur marginal dans les maladies cardiovasculaires et un mauvais prédicteur des crises cardiaques. Plus de la moitié des patients hospitalisés pour crise cardiaque ont des taux de cholestérol normaux.

En résumé, le cholestérol est loin d’être le principal facteur de risque des maladies cardiovasculaires comme nous avons été amenés à le croire. Il n’est même pas l’un des principaux acteurs. Pour répéter Dr Sinatra, accuser le cholestérol d’être la cause des maladies cardiovasculaires revient à incriminer les sapeurs pompiers d’avoir causé l’incendie. Le cholestérol se trouve sur la paroi des artères pour aider à lutter contre l’inflammation qui est la véritable cause des maladies cardiovasculaires. Concentrer notre attention sur le cholestérol est une distraction fatale qui porte la population à négliger les vraies causes des maladies cardiovasculaires qui sont l’oxydation et l’inflammation. Dr George Mann, Assistant Professeur à l’Université de Vanderbilt s’écria : « The diet-heart idea est la plus grande arnaque dans l’histoire de la médecine ». L’histoire des médicaments destinés à faire baisser le cholestérol supporte l’idée de Dr Mann et sera discuté dans notre prochain et dernier article sur le cholestérol.