Comprendre le bilan lipidique ordinaire

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Les maladies cardiovasculaires (MCV) demeurent la première cause de décès dans le monde. Les avancées technologiques permettent de prolonger la vie de beaucoup de malades, particulièrement dans les pays développés. Cependant, le nombre de nouveaux cas est croissant et les jeunes sont de plus en plus touchés. La lutte contre le cholestérol, en dépit de son échec à contrôler l’épidémie de MCVs, demeure encore la stratégie dominante en médecine conventionnelle où l’on parle encore de « bon et mauvais cholestérol ». Le profile ou bilan lipidique couramment utilisé pour évaluer la santé cardiovasculaire fournit les cinq éléments suivants :
• Cholestérol total : la valeur limite est de 200mg/dl au-delà duquel on recommande les statines. Certains laboratoires proposent une valeur <200mg/dl comme si un taux de cholestérol de 50 ou moins serait souhaitable.
• LDL (Low Densitiy Lipoprotéins ou lipoprotéines de faible densité) : valeur limite 150mg/dl. On l’appelle à tort mauvais cholestérol car c’est un complexe qui transporte du cholestérol. Il peut contribuer à la formation de plaque. La quantité (ou le volume) importe peu. Ce qui compte, c’est la qualité ou mieux la taille et le nombre de particules. Si les particules sont de petite taille et nombreuses, elles sont susceptibles de contribuer à la formation de plaques. Si elles sont de grande taille, elles ne sont pas dangereuses. Ce test ne permet de faire la différence.
• HDL (High Density Lipoprotein ou lipoprotéine de haute densité) : couramment appelé bon cholestérol, il ne contribue pas à la formation de plaque. Son rôle protecteur dans les maladies cardiovasculaires a été remis en question. Les lipidologistes s’accordent sur le fait que son rôle reste à élucider.
• Triglycérides : mis à part les troubles génétiques entrainant une élévation généralement supérieure à 500mg/dl, le niveau des triglycérides a une bonne corrélation avec la résistance à l’insuline. En conséquence, des niveaux élevés de triglycérides vont avec une élévation du risque cardiovasculaire.
• VLDL (Very Low Density Lipoprotein ou lipoprotéine de très faible densité) : bonne corrélation avec la résistance à l’insuline et un risque élevé de MCV.
• Les ratios : certains laboratoires donnent un rapport

o Cholestérol/HDL. Plus ce rapport est élevé, plus élevé est le risque cardiovasculaire.
o Triglycérides/HDL : ces deux paramètres sont liés à la résistance à l’insuline. Plus bas est ce rapport inférieur ou égal à 1), moins élevé est le risque cardiovasculaire. Ce rapport serait un meilleur indicateur de risque que celui de Cholestérol total/HDL.

Ce test est utilisé pour poser le diagnostic de cholestérol, comme si cholestérol était une maladie. Il existe d’autres tests qui fournissent une meilleure évaluation de la santé cardiovasculaire. Nous y reviendrons. Pendant plus de cinquante ans, on a lutté contre le cholestérol avec des restrictions alimentaires et des médicaments qui ont rapporté des centaines de milliards de dollars à l’industrie pharmaceutique. L’impact de cette stratégie est limité car, il faudrait traiter entre 30 et 150 patients pendant cinq ans avec des statines pour prévenir une crise cardiaque (NNT=30-150). Cependant, les médicaments hypocholestérolémiants sont encore recommandés comme soins standards. Le gouvernement américain a enfin reconnu que le cholestérol alimentaire n’est pas un acteur majeur dans les maladies cardiovasculaires. Le cholestérol cause-t-il les maladies cardiovasculaires ? Y-a-t-il de meilleurs tests pour évaluer le risque ? Nous en discuterons dans notre prochaine publication.