Définition et rôle de la vitamine D
Selon Dr. Joseph Mercola (Mercola.com), environ 85% de la population des États-Unis a un niveau insuffisant en vitamine D. Wikipédia définit « une vitamine comme une substance organique, nécessaire en faible quantité (moins de 100 mg/jour) au métabolisme d'un organisme vivant, qui ne peut être synthétisée en quantité suffisante par cet organisme ». En nous référant à cette définition, la vitamine D n’est pas une vitamine. Elle est plutôt une hormone stéroïdienne que le corps produit à partir du cholestérol sous l’effet des rayons ultraviolets B du soleil sur notre peau. Elle est aussi présente en petite quantité dans certains aliments et peut aussi être obtenue par la supplémentation. Il est important de noter que, selon Dr Robert Rewes, l’enzyme qui facilite l’une des premières étapes de la transformation du cholestérol en vitamine D est bloquée par une quantité élevée d’insuline comme c’est le cas dans la résistance à l’insuline communément appelée « pré-diabète » ou diabète de type 2. La résistance à l’insuline serait donc l’une des causes de la déficience en vitamine D.
La vitamine D se présente sous sa forme inactive 25-hydroxyvitamine D au niveau du foie. Celle-ci est transformée en sa forme active 1,25-hydroxyvitamine D au niveau des reins et dans les cellules du système immunitaire. Cette transformation requiert la présence de magnésium. Contrairement à d’autres vitamines qui agissent comme antioxydants ou cofacteurs de réactions enzymatiques, la vitamine D s’attache aux membranes cellulaires et devient un puissant régulateur de la fonction cellulaire. Elle agit donc comme une hormone.
Le rôle de la vitamine D a été d’abord reconnu dans la prévention et le traitement du rachitisme. Les recherches pendant les 25 dernières années ont révélé que la vitamine D est un puissant régulateur épigénétique influençant plus de 2500 gènes. Elle serait, avec l’hormone thyroïdienne, l’une des rares molécules à avoir son récepteur sur chacune de nos cellules. Parmi ses multiples fonctions, citons :
• Prévention des infections respiratoires (BMJ, 2017 ; 356 :i6583 ; BMJ, Open 2012 ;2 e001663 ; Epidemol infect, 2006, Vol 134, 1129-1140)
• Support de l’intégrité de la barrière épithéliale intestinale, de la muqueuse du système respiratoire et de l’endothélium vasculaire.
• Modulation du système immunitaire (rôle essentiel dans la prévention et le traitement des maladies auto-immunes).
• Prévention du stress oxydatif.
• Support à la santé mentale (sa carence contribue à la dépression).
• Support à la santé cardiovasculaire.
• Augmentation de l’absorption du calcium, du magnésium et phosphore dans les intestins.
• Régulation de la barrière physique de l’immunité naturelle.
• Prévention et traitement des cancers.
• Prévention et traitement des infections respiratoires (Inhibition de certains virus par activation de la production de certains peptides).
• Réduction des risques de cancer jusqu’à 60%, particulièrement pour les cancers pancréatique, ovarien, pulmonaire, cutané, mammaire, prostatique, etc.
• Réduction de l’inflammation (corrélation négative avec la protéine C-réactive : plus la vitamine D est élevée, plus basse est le niveau de cette protéine qui est un marqueur de l’inflammation).
La vitamine D est un acteur clé dans la prévention et le traitement de cette nouvelle entité morbide dénommée COVID-19. Elle a été cependant négligée, voire même ignorée par l’OMS et les dirigeants du monde. Cependant, si on cherche sur www.pubmed.gov « vitamine D et infections virales », on trouve 1423 résultats et 123 si on cherche vitamine D et COVID 19. Il y a beaucoup de « science » supportant le rôle de la vitamine D dans la modulation du système immunitaire, mais il n’y a pas de sacro-saintes études randomisées, peut-être qu’il n’y en aura jamais. Car, qui va investir quelques dizaines de millions de dollars dans un produit qu’on ne peut pas patenter (breveter) pour réaliser des milliards dans l’espace d’un cillement ? Plusieurs modes d’action de la vitamine D ont été identifiés dans la prévention des formes graves de COVID 19. Elle :
o Stabilise l’endothélium et par voie de conséquence prévient la coagulation intravasculaire
o Supporte les jonctions étanches des cellules épithéliales
o Module cellules T helper avec pour résultats inhibition de la production de cytokines pro-inflammatoires telles qu’interféron gamma de type 1, IL-6, Il-2 et TNF-alpha.
o Stimule la production de cellules T-régulateur qui inhibe les processus inflammatoires
o Réduit la charge virale
o Réduit le risque de tempête cytokinique
Selon Damien Downing, président de British Society for Ecological Medicine (June 22, 2020, Orthomolecular Medicine News Service press), le monde pourrait résoudre la pandémie de COVID-19 en prenant des actions pour optimiser la vitamine D du monde en 30 jours. Il estime que l’optimisation de la vitamine D pourrait réduire le risque de développer une forme grave de COVID de 90% et le risque d’en mourir de 96%. On a aussi observé que l’allure de la pandémie varie avec le niveau de vitamine D de la population touchée : elle est plus grave en Italie et en Espagne où le niveau moyen de vitamine D moyen est inférieur à 25ng/ml qu’en Suède où il est supérieur à 40ng/ml.
La vitamine D a donc de multiples rôles dans l’organisme et on estime que la majorité de la population mondiale est déficiente, particulièrement dans les pays tempérés. Paradoxalement, la quasi-totalité des patients de PHI, même ceux et celles qui prenaient des suppléments de vitamine D en vente libre dans le commerce, a un niveau de vitamine D déficient ou insuffisant. Il est vrai que nous vivons au pays du soleil, mais nous passons le plus clair de notre temps à l’intérieur et certaines situations auxquelles nous ne pensons pas, empêchent l’accumulation de la vitamine D dans notre corps. Quand nous allons à la plage, certains utilisent des écrans solaires qui préviennent la formation de la vitamine D et se baignent au savon tout de suite après, éliminant la vitamine D fraichement formée qui peut prendre jusqu’à 48 heures pour être absorbée par la peau. Il importe aussi de signaler que les vitres de notre voiture bloquent les rayons du soleil qui forment la vitamine D et laissent passer ceux qui la détruisent.
À notre prochaine parution, nous discuterons entre autres, de la déficience et de la toxicité de la vitamine D, ainsi que des voies et moyens pour les prévenir et y remédier.